Authentique paire d’appliques murales dont les montures en bronze nickelé soutiennent des sabots en verre moulé pressé produits par les Établissements Jean Gauthier à Ezanville. Ce modèle fut couramment utilisé par les fabricants d’appareils d’éclairage des années 30, comme l’illustre l’extrait d’un catalogue de cette époque (photo 6). Ces appliques mesurent 35 cm de hauteur, 16,3 cm de largeur et 11,5 cm de saillie. Chacune pèse 1,1 kilo.
Jean Gauthier créa sa société de production et de décoration de céramique et de verreries d’éclairage à Paris en 1909. Durant les années 20 à 30, le prolifique Gauthier réalisa un grand nombre de verreries d’éclairage dans son usine d’Ezanville dans l’Oise. Ses modèles sont souvent non signés, parfois signés EJG pour Établissements Jean Gauthier ou J.Robert, en référence à la rue Jean Robert où était implanté son atelier de décoration. La production de Gauthier fut sans aucun doute l’une des plus importantes de l’avant-guerre avec celle de Degué et des Frères Muller. Un magasin situé au numéro 13 de la fameuse rue du Paradis présentait également les modèles du verrier. Après la crise de 1929, c’est le même Jean Gauthier qui produira des verreries d’éclairage signées Ezan.
Les deux sabots, qui ne sont pas signés, sont en verre moulé-pressé blanc dépoli avec un repolissage sur certaines lignes saillantes afin de créer des effets de transparence (photo 4). Le décor géométrique se développe sur les trois faces, avec la partie haute en paliers. Hormis des éclats d’usage sur les champs d’insertion (photo 11), qui demeurent invisibles lorsque les verreries sont dans leurs supports, ces sabots sont en bon état.
Les montures en bronze fondu sont originales au modèle, le verre s’y ajuste parfaitement. Il convient de rappeler qu’il s’agit bien de montures des années 30 et non de copies. Cette remarque n’est pas fortuite tant les copies inondent aujourd’hui le marché du luminaire art déco. Le monogramme du bronzier est frappé à l’intérieur de chaque monture (photo 5) sans qu’il soit possible à ce stade de l’identifier. Ici le décor est constitué de ligne géométrique latérales (photo 2) qui suivent et prolongent le dessin des verreries. Le nickelage est d’origine et demeure d’un très bel éclat, sans altération.
Une barre de maintien percée de deux trous et vissée au dos permet la fixation au mur (photos 8 et 10). Elles sont équipées de douilles en laiton nickelé à baïonnette B22 et sont ré-électrifiées avec un fil neuf. Elle sont prêtes à être posées et à éclairer.