La Société anonyme Edmond Etling (Etling & Cie) commença son activité d’édition et de fabrication de bronzes et d’objets d’art en marbre et en ivoire en 1909 à Paris dans la Galerie Béranger, au 158 ter rue du Temple. Etling produisait également dès cette époque des cristaux gravés, des garnitures de bureaux et des lampes électriques. Il obtint en 1910 une série de récompense, notamment à Bruxelles en 1910 et Turin en 1911. C’est en 1929 que la société devenue prospère ouvre un magasin rue du Paradis et développe la production d’objets en verre moulé-pressé réalisés par les verreries de Choisy-le-Roi. En recherche permanente de nouveaux talents à éditer, elle organise dans les années 30 une série de concours avec l’École des Beaux Arts de Paris. Durant l’occupation allemande en 1940 et suite aux lois sur le statut des juifs édictées par le régime de Vichy, Etling alors âgé de 62 ans est interdit d’exercer ses fonctions et remplacé à la tête de son entreprise. Sa société renaîtra dans les années 50 sous le nom de « Editions Paradis ».
Cette exceptionnelle lampe champignon à décor de dahlias en verre moulé pressé fut éditée dans les années 30 par Edmond Etling. Elle est tout à la fois signée « Etling 810 France » sur le chapeau (photo 6) et « Etling 21 France » au dessous du pied (photo 12). Elle mesure 42 cm de hauteur et pèse 4,7 kilos, le chapeau seul mesure 21 cm de hauteur et 30 cm de diamètre. Le verre pressé est dépoli, avec un travail très précis de repolissage par zones, et présente l’originalité d’être patiné au centre de chaque fleur dans une tonalité légèrement jaune orangée. Si les produits utilisés pour obtenir cette patine demeurent inconnus, on remarquera qu’ils résistent remarquablement à la chaleur, à l’eau, et à l’usure du temps. A noter que le pied de cette lampe fut également commercialisé par Etling en vase. La monture en fer forgé à trois bras de maintien est celle d’origine et le chapeau s’y ajuste parfaitement. Les retours de bras sont constitués de deux boules à facettes chacun.
La ferronnerie présente quelques traces d’oxydation mais aucun manque ni aucune restauration. Les deux verreries sont en très bon état, sans aucune fêlure ni éclats. La lampe s’éclaire tout à la fois dans le pied et le chapeau. Cette lampe a été recâblée avec un fil neuf torsadé gainé de tissu noir, douilles à baïonnette B22, prise et interrupteur sont neufs.